Éduquer, c’est apprendre à mourir

Benoît Peuch

Éduquer, c’est apprendre à mourir

À propos de : Pascal Sévérac, Renaître. Enfance et éducation à partir de Spinoza, Hermann

Méditant sur ce que pourrait être une éducation spinoziste, P. Sévérac envisage le passage de l’enfance à l’âge adulte comme celui d’une nature à une autre, et organise les règles d’une bonne éducation autour de la notion d’affectivité.

Spinoza n’est pas un auteur qu’on a l’habitude de croiser dans les livres de philosophie de l’éducation. Contrairement à certains de ses contemporains, comme Locke ou Comenius, il n’énonce presque aucune prescription pédagogique et la thématique de l’enfance n’occupe dans son œuvre qu’une place marginale. Mais s’il est sans doute hasardeux de s’interroger sur l’éducation chez Spinoza, rien n’interdit d’y réfléchir à partir de Spinoza. Dans cet esprit, Pascal Sévérac nous propose une expérience de lecture originale : relire l’Éthique comme un traité d’éducation. Une telle lecture suppose que l’on traite les passages où Spinoza évoque la condition de l’enfant comme le cœur de son œuvre et que l’on assigne au reste de sa pensée la fonction d’expliciter la profondeur conceptuelle de ces fragments. Sur cette base, Sévérac montre que la philosophie de Spinoza amène à faire de la nature de l’enfant un problème : avant de souscrire aux sempiternelles prescriptions tirées d’une lecture naïve de Rousseau voulant que l’éducation doive « respecter la nature de l’enfant », d’autres questions doivent être posées. 

 



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