À la mémoire d’Andrée Tabouret-Keller (1929-2020), professeure des universités émérite, notre collègue et amie.
Les textes rassemblés dans ce numéro des Cahiers du GEPE cherchent à mettre en lumière les facteurs permettant de mieux comprendre le regain d’intérêt pour des langues dites « minoritaires » ainsi que les processus de revitalisation de ces langues qui semblent à l’œuvre dans différents espaces en Europe. La notion de revitalisation parcourt en effet en creux le questionnement de la plupart des contributions qui sont issues du colloque Langues minoritaires : quels acteurs pour quel avenir1. Les explorations portent ainsi en priorité sur des langues restées en marge des processus d’unification ayant conduit à l’émergence des « grandes » langues standard et aujourd’hui souvent qualifiées de « régionales » ou « minoritaires », et aussi, en l’occurrence, de « langues de France »2.
En interrogeant les relations entre variantes et standard, Alain Viaut établit une typologie précieuse pour l’analyse des processus de majoration/minoration des langues et cultures en contact, permettant d’identifier différents leviers d’intervention dans des espaces aussi divers que la Catalogne, la Corse ou encore l’Alsace.
Pascale Erhart