Colonialismo y epistemología de la ignorancia : una lección afgana

Colonialisme et épistémologie de l’ignorance : une leçon afghane

BOAVENTURA DE SOUSA SANTOS

Le retrait brutal et chaotique des États-Unis d’Afghanistan à la mi-août a coparrainé les nouvelles du monde entier. Les principaux sujets abordés ont varié, mais ce qui suit est dominant : humiliation pour les États-Unis et leurs alliés européens ; répétition du retrait du Viêt Nam en 1975 ; mission accomplie selon les États-Unis, mission ratée selon les alliés dans la voix d’Angela Merkel ; la fuite désespérée des Afghans qui ont collaboré avec les alliés ; le danger imminent pour les droits des femmes si la charia est imposée selon l’interprétation de l’islam par les talibans ; plus de deux billions de dollars dépensés pour une mission contre les terroristes afin qu’ils entrent triomphalement et sans aucune résistance dans le palais présidentiel, mais maintenant non plus en tant que terroristes, mais en tant que force politique avec laquelle les États-Unis, la principale force militaire en Afghanistan, ont signé un accord en février 2020, après plus d’un an de négociations à Doha. À la suite de cet accord, les États-Unis se sont engagés à retirer leurs forces militaires dans les quatorze mois, ce qui est passé inaperçu par beaucoup parce que l’accord s’est produit lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté.